lundi 12 février 2007

Fichier ADN : des « faucheurs volontaires » jugés comme des criminels






Les 26 et 27 février 2007 se déroulera, au tribunal correctionnel d’Orléans, le jugement des « 32 de Villereau » suite au fauchage d’un champ de maïs OGM à Villereau (Loiret) en 2004 et 2005. 9 d’entre eux comparaîtront également pour leur « refus de se soumettre au prélèvement destiné à l’authentification de leur empreinte génétique ». Inquiète de la dérive sécuritaire que constitue cette disposition de la loi sur la Sécurité Intérieure de mars 2003 dite « loi Sarkozy », la CNT, associée à la rédaction des espérances planétariennes, appellent à une mobilisation générale. Ces 9 réfractaires au fichage ADN encourent une peine d’un an de prison et 15000€ d’amende. Refuser de donner son ADN est un « délit continu ». Le procureur peut engager des poursuites tant que ceux-ci refuseront de se soumettre au fichage. D’abord limité aux auteurs de crimes sexuels et de violences, le fichage ADN est étendu aux suspects de tous poils : syndicalistes, faucheurs volontaires, déboulonneurs de publicité…
Les contestataires à surveiller côtoient dorénavant les criminels et les violeurs dans des fichiers conservés de 25 à 40 ans. La loi Sarkozy a été renforcée par la loi Perben 2 de 2004. Aujourd’hui sont susceptibles d’être fichées ADN toutes les personnes impliquées dans une enquête, les témoins par exemple. Ce fichage trouve sa « justification » (comme la vidéosurveillance) dans la lutte contre l’insécurité et la violence. S’il permet la résolution de quelques crimes, le fichage génère des dommages co-latéraux. En effet, il constitue un moyen de coercition comme l’illustre ce procès. C’est une atteinte à l’expression de toutes formes de contestations sociales. Pour nous, le fichage ADN est un dispositif supplémentaire dans l’arsenal législatif pour contrôler, discriminer, les bons citoyens des mauvais, les serviles des rebelles. C’est la raison pour laquelle la CNT et notre rédaction appellent à une forte mobilisation durant le procès à Orléans.
SKAZAT

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