lundi 28 mai 2007

Tabassage immédiat à bord du vol Paris-Bamako

Faut-il y voir un lien avec les "événements" de la gare du nord ? Rappelez-vous, les médias avaient parlé d'émeutiers ; les politiques (de droite dure comme du PS), quant à eux, s'étaient déclarés indignés du fait qu'on puisse s'opposer à l'action de la police dans son travail...et si tout cela révélait une tendance plus profonde de criminalisation de l'opposition et de la solidarité citoyenne ? Le droit n'est plus le même pour tous ceux vivant en France, aujourd'hui la répression menace également les précaires et les opposants par trop véhéments à la pensée unique.

L'équipe du cinéaste Laurent Cantet était présente dans l'avion. Témoignage
«Nous partions à Bamako tourner quelques scènes de mon prochain film», raconte le réalisateur Laurent Cantet (Ressources humaines, l'Emploi du temps). «Et au moment où les portes de l'avion allaient se refermer, on a entendu des hurlements», poursuit son assistant et directeur de production, Michel Dubois. Une bagarre vient d'éclater à l'arrière de l'appareil d'Air France 796 à destination de la capitale du Mali. Le décollage était prévu à 16 h 40 samedi. L'embarquement s'était passé tout à fait normalement. Les passagers ne savaient pas qu'un sans-papiers en cours d'expulsion de la France vers le Mali devait voyager dans le même avion qu'eux.

«Grande violence». La suite est racontée par Laurent Cantet, Michel Dubois et des membres de l'équipe de tournage. Ce qu'ils ont vécu était si dur que, dans la nuit de samedi à dimanche, ils ont couché leur témoignage par écrit. Le Réseau Education sans frontières (RESF), auquel appartient le cinéaste, s'est chargé hier de le diffuser.

Michel Dubois est assis au fond de l'appareil. Il se retourne. Voit deux personnes en civil tentant de contenir un Noir assis au dernier rang, qui se débat violemment. «On s'est demandé s'il s'agissait d'une agression entre passagers», raconte-t-il. Plusieurs personnes s'interposent. Les individus en civil révèlent alors leur état de policiers. «S'ensuit une scène d'une grande violence, raconte Laurent Cantet. Les flics étaient à genoux sur le mec. L'un semblait vouloir l'étrangler, l'autre lui assénait des grands coups de poing dans le ventre.» Les hurlements du Noir se transforment en râles. «Sous les huées des passagers, l'homme finit par être immobilisé et sanglé», témoignent les collaborateurs de Laurent Cantet. La scène a duré dix bonnes minutes.

Dans l'avion, et plus précisément à l'arrière, beaucoup de voyageurs sont Noirs, et réagissent particulièrement mal. «Un passager a filmé la scène avec son téléphone portable», raconte Laurent Cantet. Une policière qui semble être la responsable de l'opération «menace alors d'arrestation les personnes les plus proches et photographie les protestataires». Elle leur explique que l'homme n'est pas un simple sans-papiers mais un «double peine» ; en clair, un repris de justice condamné à une peine de prison et à l'expulsion de France. Le passager, lui, semble avoir perdu connaissance. «Il a fait une sorte de crise d'épilepsie», témoigne Michel Dubois. Les policiers décident de l'évacuer.

«On l'a vu passer avec les yeux révulsés, la langue qui pendait, de la bave autour de la bouche, rapporte Laurent Cantet. Quelqu'un l'a ensuite aperçu par le hublot dans une ambulance avec un masque à oxygène.» Les témoins sont sous le choc. «Beaucoup imaginent que l'homme est mort, ce qui fait encore monter d'un cran l'émotion.» Une hôtesse et plusieurs passagères pleurent.

Une fois l'homme débarqué, «une bonne dizaine d'agents de la police de l'air et des frontières [la PAF, ndlr] font irruption dans l'appareil», poursuivent les collaborateurs de Laurent Cantet. Le cinéaste pense que les policiers sont à la recherche de celui qui a filmé la scène. Mais ils ne parviennent pas à l'identifier. Et repartent avec Michel Dubois. «J'ai été désigné par la responsable de l'opération comme celui qui avait mené l'opposition à cette action extrêmement violente», témoignait-il hier. De nouveau des passagers protestent, refusant de s'asseoir et de se calmer. Un policier remonte alors à bord de l'avion pour leur proposer, selon Laurent Cantet, «un marché incroyable : Michel pourrait réembarquer à condition que l'expulsé le soit aussi». Un autre policier indique que Michel Dubois a été placé en garde à vue, et menace les protestataires du même sort.

Vol annulé. L'affrontement dure depuis une bonne heure. Il est près de 18 heures. Le commandant de bord annonce que le vol est annulé. Dans son message, il évoque «les "manœuvres" d'un individu refusant d'être reconduit dans son pays d'origine», et «les manifestations d'une minorité de passagers», affirment les collaborateurs du cinéaste. Dans l'aérogare, les policiers sont toujours, selon Laurent Cantet, à la recherche du photographe. Michel Dubois, lui, a été relâché vers 22 heures. Apparemment sans que des poursuites aient été engagées contre lui, affirmait hier son avocate, Dominique Noguères.

Du côté d'Air France, un porte-parole de la direction banalisait l'affaire, confirmant qu'un «reconduit à la frontière a été protesté, à la suite de quoi il y a eu une petite réaction d'hostilité, semble-t-il, de certains passagers». Le commandant de bord, estimant alors «que les conditions de sécurité n'étaient pas entièrement réunies pour que le vol ait lieu sereinement», a préféré l'annuler.

Du côté du gouvernement, le ministère de l'Intérieur, dont dépend la PAF, renvoie désormais sur le nouveau ministère de l'Immigration, de l'Intégration, du Codéveloppement et de l'Identité nationale. La version des policiers telle que la rapporte un collaborateur du ministre Brice Hortefeux est évidemment différente. Selon lui, l'expulsé est un «ressortissant malien âgé de 50 ans faisant l'objet de deux interdictions du territoire». Calme dans un premier temps, l'homme se serait ensuite montré «surexcité», ameutant les passagers, «assénant un coup de tête et mordant l'un des trois policiers qui l'escortaient si bien que la PAF a dû intervenir pour prêter main-forte à l'escorte». Pris d'un malaise, le Malien aurait ensuite été débarqué de l'avion et examiné par un médecin qui a jugé son état compatible avec un placement en garde à vue. Sous le coup d'une plainte pour «opposition à une mesure d'éloignement, refus d'embarquement et coups et blessures contre un policier», il sera jugé aujourd'hui en comparution immédiate.

Face à la multiplication des poursuites contre des citoyens ayant tenté de s'opposer à l'expulsion de sans-papiers, les animateurs du RESF ­ qui défendent les parents sans papiers d'enfants scolarisés ­ ont annoncé la création d'un collectif de «défense coordonnée des victimes de la criminalisation de la solidarité».

Collectif - La tyrannie technologique

Après le travail et le sommeil, la troisième activité des occidentaux est de regarder la télévision. 80% de la population française possède un téléphone portable contre moins de 5% dix ans plus tôt. Créée en 1998 dans un garage, la société Google est aujourd’hui cotée en bourse et valorisée à près de 75 milliards de dollars. Au cours des dix dernières années, les ventes d’antidépresseurs ont doublé.
Les nouvelles technologies, fer de lance et alibi d’une industrie obsédée par la rentabilité, participent chaque jour un peu plus à la destruction du lien social et à la disparition des formes anciennes de sociabilité, d’organisation du travail et de la pensée. Leur diffusion massive et leur omniprésence posent les bases d’une véritable mutation anthropologique comparable à l’apparition de l’écriture. Si l’alphabétisation fut bien souvent la compagne de l’émancipation, les technologies contemporaines préparent et organisent un monde fondé sur la vitesse, l’immédiateté, la superficialité, le profit et la mort.

Ecrit par plusieurs auteurs tirant leurs réflexions de leurs travaux militants ou universitaires, « La tyrannie technologique » dresse un panorama lucide et percutant de l’emprise des nouvelles technologies sur notre vie quotidienne.

Collectif, « La tyrannie technologique », éd. L’Echappée, mai 2007, 256 pages, 12 euros.



mardi 15 mai 2007

Sarkozy n’aura pas la paix !

"Les travailleurs et les travailleuses, avec ou sans-papiers, les habitant-e-s des quartiers populaires seront les premiers et les plus durement frappés par la politique de Nicolas Sarkozy. Les mesures qu’il compte mettre en œuvre sont une déclaration de guerre à l’encontre des classes populaires (généralisation de la précarité, attaques contre le droit de grève, renforcement de la répression). Elles s’inscrivent dans la continuité des politiques libérales et sécuritaires menées ces dernières années et vont consacrer le règne sans partage du Medef.

Les premières manifestations spontanées le soir du second tour et les jours qui ont suivi ont été durement réprimées (arrestations massives, passages à tabac par les forces de police, condamnations à des peines de prison fermes). Ces protestations qui témoignent de la volonté de résister au rouleau compresseur sarkozyste restent pour l’instant trop minoritaires pour instaurer un rapport de force à même de déstabiliser le nouveau pouvoir. Le risque est grand de se laisser enfermer et isoler dans un affrontement déséquilibré face à l’Etat et à sa machine judiciaire et policière.

L’épreuve de force est devant nous et il faut tout faire pour la gagner. C’est par la construction de mobilisations unitaires et de masse enracinées dans les entreprises, les quartiers, et les établissements scolaires que nous pourrons riposter efficacement aux attaques patronales et gouvernementales et défaire dans la rue Sarkozy, ses chiens de garde et ses laquais.

mardi 8 mai 2007

L’AVENIR NOUS APPARTIENT !

Le résultat des élections présidentielles va inévitablement marquer nos conditions de vie, de travail et de lutte. C’est finalement le candidat de la droite « dure » qui l’a emporté, en ayant notamment si bien récupéré et intégré dans son discours et son programme les idées nauséabondes de l’extrême-droite.
Ces élections témoignent d’un véritable ancrage des idées de droite au sein même du discours politique et de la société française, par son assise électorale comme par les thèmes abordés et les projets portés. Face à cela, la gauche s’est bien montrée incapable de proposer une quelconque alternative tant sur le plan politique que social et économique. Il est d’autant plus grave que tant de salariés et de personnes issues des classes populaires aient porté leur suffrage sur Mr Sarkozy qui par illusions, démagogie ou confusion, est apparu à toutes celles et ceux victimes d’insécurité sociale tel un homme providentiel apportant réponses et solutions à leurs problèmes quotidiens et inquiétudes pour leur avenir. Pourtant, les salariés et les classes populaires n’ont rien à attendre de ce nouveau président et de son programme fait par et pour les classes « affairistes » de notre société!
Dès son premier discours, l’homme maintenant à la tête du pays, a rappelé les idées qui fondent son projet de société : travail, autorité, morale, mérite, identité nationale… Autant de valeurs qui vont se décliner avec les intérêts des classes dirigeantes et possédantes et un projet de société réactionnaire et nationaliste. Inévitablement les inégalités vont continuer à se creuser, la précarité va se développer, le démantèlement des services publics et de la protection sociale va s’accélérer, le moralisme empreint de religion va renforcer son emprise sur la société et les dérives répressives et sécuritaires, dont les immigrés et les sans-papiers sont les premières victimes, vont s’amplifier. Toutes ces logiques s’articuleront par la mise en place de mesures très concrètes immédiates si personne n’y oppose : remise en cause du code du travail, attaques contre le droit de grève avec notamment la mise en place du service minimum dans les transports, mise en place d’un bouclier fiscal favorisant les plus riches… Autant de mesures dont les salariés et les classes populaires feront les frais et qui renforceront cette société inégalitaire et capitaliste.

La lutte collective plutôt que la résignation !

Face à une telle situation, nous savons que seule la construction d’un rapport de force au plan social peut changer les choses et éviter ainsi que la France connaisse à son tour le même ultralibéralisme que l’Angleterre des années 80 avec Thatcher. Il paraît plus que nécessaire de rompre avec l’attentisme trop souvent de mise au lendemain d’élections présidentielles, de s’organiser et d’user des armes requises comme le droit à manifester, de faire grève et d’occuper les lieux de production pour bloquer le rouleau compresseur libéral et sécuritaire qui s’annonce, défendre ce qui reste des services publics et des systèmes de protection sociale pour enfin retrouver le chemin des conquêtes sociales perdues depuis longtemps dans l’abîme de la mondialisation sectaire.
Ne comptons que sur nous-mêmes et sur nos luttes à venir, dans nos quartiers et sur nos lieux de travail, pour faire émerger un mouvement social autonome, solidaire et émancipateur porteur d’autres logiques collectives.

Ils se durcissent, durcissons nos luttes ! Le compte à rebours est enclenché !

dimanche 6 mai 2007

SANS COMMENTAIRE (2)




Comme convenu, je mets en ligne la seconde et dernière partie de ce documentaire consacré à l'éventuelle politique de Mr. Nicolas Sarkozy (au cas où il serait élu aujourd'hui). Visualisez le bien et votez en conséquence.
Merci

jeudi 3 mai 2007

SANS COMMENTAIRE (1)


La France aprés Sarkozy (1/2)


La suite du documentaire sera disponible avant le second tour de la présidentielle.