mercredi 25 avril 2007

Un glissement vers un régime autoritaire (1)

C'est la deuxième fois que les idées de l'extrême droite s'invitent au deuxième tour. Pour ceux qui connaissent des Sarkozystes dans leur entourage proche, transmettez ce message. Il est certes un peu long, mais essentiel pour cerner la personnalité et le bilan du nouvel homme incontournable des médias. Certains y voient un Berlusconi ou un Bush "à la française", d'autres un lepen qui se serait acheté sa respectabilité... à vous de vous décider mais posez vous malgré tout la question dans l'isoloir : même si Ségolène et sa campagne sont lamentables à bien des égards, ce type est psychologiquement inquiétant. Et si le premier pas vers un régime autoritaire et fascisant ne s'appelait pas Jean Marie Lepen mais Nicolas Sarkozy ?


Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux !

Le titre pourrait faire figure de déjà vu s’il n'était pas écrit pas un journaliste d'un des journaux les plus lu en Belgique "Le Soir". Voici comment Joëlle Meskens voyait le candidat de l'UMP dans un papier daté du 14 avril 2007 :

"Jusque-là, nous ne l'avions pas écrit. parce qu'il demeure exceptionnel que "Le Soir" prenne position dans une élection, comme il l'avait fait pour soutenir John Kerry face à Georges Bush aux Etats-Unis.

Cette fois pourtant, on ne pouvait pas rester sans le dire. Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux. Parce que le candidat de l'UMP à l'Elysée a franchi la ligne rouge. Ses propos sur le caractère inné de la pédophilie ou de la tendance suicidaire de certains citoyens bouleversent tous les principes de l'humanisme. La société ne servirait donc à rien ? A quoi bon alors l'éducation, la famille, l'amour, l'apprentissage de la tolérance, si le seul destin décide de faire un homme un héros ou un monstre ? Ses propos sur l'Allemagne, prédisposée à s'abandonner au nazisme, sont tous aussi écœurants. Et que dire de cette phrase, entendue dans un meeting :" La France n'a pas à rougir de son Histoire. Elle n'a pas inventé la solution finale." Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu le courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans la collaboration.

Ce virage complète chez Nicolas Sarkozy une posture résolument populiste. Combien de fois, lorsqu'il était en poste place Beauvau, n'a-t-il pas accusé les juges de ne pas en faire assez, violant ouvertement la séparation des pouvoirs ? Sa mainmise sur les médias ne laisse pas d'inquiéter, elle aussi, obtenant le limogeage d'un directeur dérangeant, discutant là de l'embauche d'un journaliste chargé de couvrir l'UMP. Et que dire de ses déplacements de campagne ? Non seulement il ne peut plus se rendre en banlieue, là où Jean-Marie Le Pen se promène désormais, mais même dans des quartiers dits moins "chauds" comme il y a quelque temps déjà à la Croix Rousse à Lyon, il doit reculer par crainte des manifestants.

"Prendre des voix au Front national, est-ce mal ?" , interroge Nicolas Sarkozy. Non, bien sûr, au contraire. Mais à condition de ne pas séduire ses électeurs avec la même rhétorique. Au soir du premier tour, Nicolas Sarkozy est le seul candidat qui puisse se féliciter d'avoir asséché le terreau électoral du FN. Mais à quel prix ? Celui, affolant, d'une lepénisation des esprits."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

elle a peut-être pas inventé la solution finale, mais non seulement ses gendarmes y ont bien gentiment contribué avec un touchant souci de l'obéissance. (Il n'y a que les habitants de Chambon sur Lignon, descendants de camisards, qui ont désobéi en masse)
Quand à ses juristes, eh bien ils on fait bien gentiment leur boulot "business as usual":

http://www.anti-rev.org/textes/Lochak96a/