dimanche 25 février 2007

APPEL CONTRE LA CENSURE DES CITOYENS

"Les partis ne devraient pas directement prendre part aux élections ni servir de béquille à leurs représentants. Bref, ils ne devraient pas participer directement au pouvoir car c'est là que démarre la bureaucratisation, la corruption et l'antidémocratie." Vaclav HAVEL ("Interrogatoire à distance", 1986)

La candidature collective de José Bové dérange. Elle dérange au point d'être en voie d'exclusion du débat démocratique par les directions des grands appareils politiques.

La candidature collective de José Bové dérange parce qu'elle n'est pas l'émanation d'un parti. Elle est celle de dizaines de milliers de citoyen-ne-s, qui forment un arc de multiples sensibilités politiques et dont beaucoup ne sont membres d'aucun parti.

La candidature collective de José Bové dérange parce qu'elle est l'événement de la campagne 2007 : celle de l'irruption citoyenne dans une campagne contrôlée jusqu'ici par les directions des grands appareils politiques.

La candidature collective de José Bové dérange parce qu'elle nous appelle tou-te-s à l'insurrection électorale et à la réappropriation citoyenne de la politique... Au refus d'une constitution inique qui offre aux plus puissantes organisations le pouvoir d'être juges et parties du droit d'entrer dans la campagne officielle.

La candidature collective de José Bové dérange parce qu'elle est celle des sans voix, des invisibles et de tou-te-s celles et ceux qui en ont assez que l'on parle en leur nom et qui ne veulent plus se retrouver au pied du mur des promesses non tenues..

La candidature collective de José Bové dérange parce qu'elle va bien au-delà d'un homme. Un homme internationalement reconnu pour son courage et son dévouement à défendre l'intérêt général. Un homme qui a accepté de mettre sa personne, son image et son nom au service d'un collectif qui va bien au-delà du cadre français de l'élection présidentielle. Car cette lutte est en réalité mondiale. Notre campagne citoyenne est un appel à la résistance universelle contre le rouleau compresseur qui asservit l'humanité et détruit la planète. Loin de nous isoler, cette acte nous met en liaison avec les peuples en luttes qui, depuis l'Amérique latine et d'autres régions du monde, ont commencé à dire non et à se lever contre la tyrannie financière.


Parce qu'elle dérange, cette candidature collective se voit aujourd'hui menacée d'exclusion.


Nous, citoyennes et citoyens de France et du Monde, nous ne pouvons tolérer ce bâillon sur la parole populaire et les cris de celles et ceux qui n'en peuvent plus, notamment dans les quartiers populaires. Nous ne pouvons admettre que des maires indépendants puissent craindre pour leurs subventions au moment de parrainer notre candidat.

C'est pourquoi nous appelons toutes celles et tous ceux qui n'acceptent pas cette omertà à réagir au plus vite, dès la semaine à venir, un peu partout en France. Puisque les directions des grands appareils politiques veulent nous faire taire, rendons-leur la pareille : invitons-nous devant leurs locaux, sur leurs sites internet et dérangeons-les à notre tour pour nous faire entendre. Inventons de multiples formes de résistances et d'insoumissions à cet ordre politique injuste et illégitime. Exprimons partout notre indignation et notre colère.

Nous, citoyennes et citoyens de France et du Monde, disons en particulier aux partis de gauche que leur calcul politicien est un mauvais calcul, car ils ne battront jamais la droite sans nous, ce qui est pour nous essentiel.

Affirmons solennellement les deux engagements suivants :

1) si nous ne pouvons pas mettre notre bulletin dans l'urne au premier tour, nous le créerons par nos propres moyens et le mettrons deux fois, au premier tour et au second tour de chacune des élections à venir : présidentielles, législatives, municipales, cantonales... Il s'agit d'un acte de désobéissance civique contre une injustice criante.

2) si nous ne pouvons pas mettre notre bulletin dans l'urne au premier tour, nous inventerons notre troisième tour, dans les rues, les quartiers, les campagnes et partout à travers le pays. Sans oublier la place de la République, cette République aujourd'hui bâillonnée mais qui ne veut pas se soumettre à ceux qui la méprisent.

Assez de pactes, passons aux actes !

Le 24 février 2007 à Paris,

Yannis YOULOUNTAS, Miguel BENASSAYAG, Nordine IZNASNI, Michel ONFRAY, France COUMIAN, Etienne CHOUARD, Nathalie HARRAN, Michel TIBON-CORDILLOT, François PECQUEUR, Gustave PARKING, Gilles BENARD, Nadia LOUACHI, Eric JOUSSE, MINGA, Richard CAGNY, Nathalie OVION, Xavier DUPENLOUP, Denis PETITJEAN, Mohamed MOGHRANI, Laurent PRODEAU, Frédéric FONT, Christian CAUSSE, Lionel GOUESIGOUX, Daniel BERNERON, Jean-Marc JACQUOT, Franck MERAT, Jean-Marc PHILIBERT, Maud GUENFOUD, Ulysse RICHARD, Dany BRUET, Sonja LABORDE, Henri-Pierre ABERLENC, Farid GHEHIOUECHE, Rémi FAUCHERRE, Vincent LUCAS, Laurent BOUVIER, Marina HALME544A, Christophe EL ROBRINI, Hubert LERAY, Salem AMAMI, Hervé CONNANGLE, Catou MASSAT, Christian LABORDE, Daniel LARTICHAUX, Suzette KAUFMANN, Tayeb CHERFI, Marie ABERLENC, Charles HUARD, Gérard DELBREIL

Précision importante : cet appel n'engage que nous-mêmes et n'est ni l'initiative de José Bové ni celle du comité de campagne dont la diversité se manifeste par le refus de la pensée unique.

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